Par le pasteur Ngueté Philippe, 24 Septembre 1989. Textes: Luc 12, 49-53 ; Jean 14, 27

   Bien-aimés dans le Seigneur Jésus-Christ, en ce jour où nous célébrons notre premier culte au Seigneur Jésus dans ce temple de Melen, il me plait de méditer avec vous ce texte de Luc 12 :49-53.

   Après avoir entretenu ses compagnons sur le prix à payer pour être un disciple authentique, le Seigneur Jésus fait la déclaration suivante: " pensez - vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division " (v51).

   Cette déclaration est à coup sûr très troublante ! En effet, comment compren­dre que celui qui est prince de la paix déclare n'être pas venu apporter la paix mais la division ? Jésus peut-il se contredire lui-même ? Celui qui est censé ramener les cœurs des pères vers les enfants et celui des enfants vers les pères selon Luc 1 :17 peut-il être le premier à mettre la division et la discorde entre eux ? Sinon, quelle est la signification profonde de cette assertion du seigneur «je ne suis pas venu apporter la paix mais la division » ?

   Chers frères et sœurs en Christ, le mot paix désigne un état de calme moral et psychologique, c'est-à-dire un état où ta conscience ne te reproche rien. Ce mot désigne aussi un état de concorde entre les gens caractérisé par l'absence de tension, de conflit ou de guerre.

    Cependant il est à remarquer que la conscience qui ne se juge pas ou qui ne se reproche rien est une conscience morte. A ce niveau, nous pouvons déjà comprendre que le seigneur Christ n'est pas venu sur terre cautionner la paix d'une conscience morte vis-à-vis de Dieu. Jésus est inquiéteur de conscience et celui qui ne supporte pas que sa conscience soit inquiétée ne peut être son disciple.

    Jésus- christ est bel et bien le prince de la paix, mais sa paix n'est pas paix du monde (Jean 14 :27), la paix des faux pro­phètes (paix d'une conscience morte).

    La paix de Jésus, c'est la vraie, une paix qui ne se vend ni ne s'achète sur un marché du monde. Elle résulte de la réconciliation de l'homme avec Dieu par Jésus-Christ, l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Le seigneur l'a acquise pour nous au prix de son sang versé à Golgotha. Pour s'en approprier, il suffit de reconnaître son état de péché, de se repentir et d'opter pour le changement de vie.

    « Pensiez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais plutôt la division ». Que veut dire cela sinon que le seigneur n'est pas venu encourager les gens dans leur som­meil spirituel et dans leur immoralité ! Il ne saurait en aucun cas cautionner le péché. De même, l'Eglise qui est le corps du Christ ne saurait faire autrement que son Seigneur.

    Chers frères et sœurs, voici enfin l'Eglise à Melen ; mais rassurez-vous, elle n'est pas implantée ici pour vous donner la toute paix du monde ou pour vous anesthésier la conscience mais pour vous conduire à Dieu et pour vous amener au change­ment de vie, afin que vous goûtiez à la vraie paix qui vient de Dieu. Or tout changement de vie implique une rupture d'avec les anciennes valeurs personnelles ou sociales, bref une rupture d'avec la tradition ancestrale ou socia­le. Ceci ne saurait aller sans heurt, sans sentiment de trahison de la part des conservateurs d'où les divisions et les oppositions au sein même d'une famille.

    Ainsi, dans une famille où tout le monde n'accepte pas Jésus Christ, les gens seront opposés les uns aux autre; par exemple :

• dans un groupe de jeunes qui se livraient à la débauche, il y aura division entre ceux d'entre eux qui suivront l'enseignement du Christ et ceux qui préfère­ront continuer avec la débauche ;
• dans un service administratif où tous étaient adonnés à la corruption, il y aura division entre les corrompus et les disciples de Christ ;
• dans une bande d'occultiste, il y’aura division et opposition radicale entre les fils de Satan et les enfants de Dieu. Etc

    Mais ces divisions et ces oppositions ne sont qu'une étape vers l'établissement définitif de la paix dans les cœurs et dans la société. Car il faut que la paix de Dieu atteigne et s’établisse dans les cœurs.

    Autant le Seigneur jette la division dans la société, autant un feu dans les cœurs, non pour les consumer et les détruire, mais pour consumer dans ces cœurs tout ce qui n'honore pas Dieu et n'épanouit pas durablement l'être humain.

    Il s'agit du feu comme symbole de la présence divine, symbole du Saint-Esprit mais aussi comme parole dévorante du Seigneur Jésus-Christ.

    Ce feu a-t-il été déjà jeté dans nos cœurs ? Si oui, a-t-il déjà produit son effet en toi ? De même que le Seigneur désire ardemment que ce feu soit allumé dans les cœurs, de même j'attends patiemment que ledit feu s'allume dans nos cœurs pour votre purification et pour votre sanctification pour que vous deveniez véritablement des hommes et des femmes neufs, nés de nouveau par la vertu du Saint-Esprit et vivant désormais par et pour Dieu.

    Puisse le feu de la parole de Dieu nettoyer et purifier vos cœurs et vos consciences.